Colin, la sorcière et l'ombre révélée
- Stela Godoy
- 25 sept.
- 1 min de lecture
Colin est comédien et ce n’est pas la première fois qu’il passe par l’atelier : il avait déjà participé à un stage de fabrication de masques en papier. Cette fois, il est revenu pour explorer un autre univers — celui de la marionnette. Et il n’est pas venu seul.
Colin est arrivé avec une créature sombre en tête. Une sorcière bossue, difforme, toute en angles et en ombres. Un corps voûté, presque squelettique. Un visage hérissé d’un long nez, d’un menton pointu, de dents aiguisées et de griffes tordues. Elle vient des marais, de la boue, de l’humide, d’un monde un peu gluant, un peu moisi — mais totalement vivant.

L’inspiration vient de l’univers de Donjons & Dragons, et ça se sent. Colin voulait une peau de crapaud, une texture presque rugueuse, inquiétante, visqueuse. Quelque chose qui dérange. Quelque chose entre l'humain et l'animal.
Car cette sorcière n’est pas simplement "méchante". Elle est l’incarnation de nos zones d’ombre. Celle qu’on croit haïr mais dont on a parfois besoin.
Elle apparaît quand on la cherche. Elle fait commerce de l’enchantement : elle propose, elle échange, elle séduit et déstabilise. Elle teste le héros : "Tu veux obtenir quelque chose ? Que la lumière soit ? Laisse-moi montrer ton obscurité."
Ce personnage, Colin ne l’a pas juste fabriqué. Il l’a sculpté dans une matière intérieure. Et nous, à l’atelier, on a été captivé·es de la voir prendre forme jour après jour. Parce qu’en vérité, on a tous une sorcière dans les marais de notre imaginaire.
Et celle-ci, née sous les mains de Colin, avait quelque chose d’inoubliable.



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